Depuis longtemps, nous rêvions d’un voyage à cheval, sans date de retour imposée par les contraintes professionnelles. La retraite est venue, et avec elle les grandes vacances. C’est décidé, nous partons au printemps 2021, nous avons 2 mois devant nous.
La caravane se compose de 3 chevaux, 2 cavaliers et 1 chien. 3 hongres lusitaniens : Fanfan le cheval de bât, 6 ans, Belem le cheval de tête, 10 ans et Uzbek dit Doudou, 13 ans.
Nous partirons de chez nous, dans les Monts du Lyonnais, au-dessus de Saint Etienne. Nous descendrons le Massif Central jusque dans les Cévennes, puis traverserons la vallée du Rhône pour finir dans les Hautes Alpes au lac de Serre-Ponçon.
Fracture d’un orteil 1 mois avant le départ. Tant pis, les chevaux ne seront pas entraînés. Mais j’aurai tout mon temps pour peaufiner le paquetage.
Pour le bât, une selle Mac Clellan et 2 sacs de combat de l’armée suisse ! Dans les sacs, des bidons de produits de traite coupés amélioreront la stabilité et la facilité de rangement.
Une bâche de protection contre la pluie pour le bât confectionnée à partir d’un vieux tapis de sol.
4 cônes tungstène sur chaque fer et des fers épais de 10mm
Exit les cartes IGN, nous adoptons le numérique : Iphigénie sur une tablette pour avoir une vision d’ensemble du trajet et sur un smartphone pour le pilotage journalier et la géolocalisation.
Départ le 15 mai
15 mai : nous sommes déconfinés, je peux à nouveau enfiler des chaussures, nous partons.
Le matin, il pleut, il vente …
Bien sûr, nous ne sommes pas prêts, il faut faire les réglages de dernière minute, les chevaux sont énervés, les cavaliers sont énervés … il pleuvra toute la journée !
Traversée de la vallée du Gier, 1er contact avec la « vraie » civilisation : des jeunes jouent à faire des dérapages en voiture sur une place gravillonnée, les chevaux sont surpris, pas trop inquiets.
Halte dans un centre équestre. Le soir, nous trouvons notre cheval de bât boiteux ! Ça commence mal ! Anti-inflammatoires.
Le lendemain matin, il pleut ! Mais notre cheval ne boite plus et il ne remboîtera pas. Ce sera le seul problème sérieux que nous aurons. Le temps de harnacher tout le monde, la pluie s’est arrêtée. Nous attaquons la traversée du Pilat dans le brouillard, le temps se dégage, nous finirons la journée dans une tempête de vent. Nuit dans un petit refuge toujours ouvert.
Le mauvais temps nous rattrape 2 jours plus tard, alors que nous montons sur les plateaux de Haute Loire. De gros nuages noirs se rapprochent, et se déversent sur nous. On enfile en catastrophe les vêtements de pluie, on met la protection de bât.
Leçon n°1 : n’attendez pas la pluie pour vous protéger
Quelques heures plus tard, nous traversons d’interminables forêts, nous sommes trempés et congelés, urgence, il faut trouver un endroit pour passer la nuit. Nous bifurquons vers une ancienne abbaye où nous trouvons, ô miracle, un pèlerin (tiens, nous sommes sur le sentier de St Jacques), une dame qui tient un gîte, et… un gîte ! Paddock pour les chevaux, chambre douillette, les affaires sèchent.
Le lendemain, temps magnifique, la nature est belle, nous cheminons en direction du Mezenc.
2 éoliennes au loin qui sortent de terre. Les chevaux sont surpris, regardent, et décident que c’est vraiment terrifiant ! Aïe, nous allons en voir beaucoup d’autres, et de très près. Quelques jours plus tard, nous longerons un parc éolien sur toute sa longueur, au trot ; le bruit des pales, leur ombre, plus rien n’impressionnera nos chevaux.
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